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27 mars 2009 5 27 /03 /mars /2009 09:48

   La tentation serait de répondre directement à la question posée par la négative : non, il n’y a pas (suffisamment) d’ordinateurs dans les classes en Afrique. Pourtant, certains témoignages l’attestent : quand il y a des machines en état de marche, le problème n’est pas résolu pour autant.

   La question était un peu abrupte, certains ont choisi d’y répondre sans détour. Y-a-t-il un ordinateur dans la classe ? « Je répondrai par la négation », nous écrit Mian. Enseignant-chercheur à l'école normale supérieure d'Abidjan, il peut même nous « certifier que notre institution ne dispose pas d'ordinateur dans les salles. » Lurhielle précise quant à elle depuis le Bénin que « tout près de Cotonou, vous rencontrerez bien des personnes qui vous demanderont : un ordinateur qu'est-ce que c'est ? ». « J’ai même terminé mon cycle secondaire sans avoir touché la souris. Quel drame ! », se désole Ntumba, « et pourtant les nouvelles technologies de la communication sont avantageuses et importantes car sans bibliothèque physique, on pourrait se servir des informations en ligne et quel espoir pour le Congo de demain ! »


   Même si ces témoignages n’ont aucune valeur statistique et que l’on sait bien qu’il existe – quand même - des programmes et des projets d’introduction des technologies de l’Information dans les écoles africaines, ils reflètent le désarroi de tout une partie de la jeunesse africaine francophone qui a parfaitement compris l’enjeu de l’informatique et de l’internet dans le monde d’aujourd’hui, mais n’y a pas accès.

Comme un lézard dans la maison

   Jeune Ivoirien, Salomon sait bien « qu’il n’y pas de poste à pourvoir sans qu'il y ait mention de connaissance des TIC. Pourquoi donc en priver les Africains ? » s’interroge-t-il. Quand Patrick de Kinshasa, en République Démocratique du Congo, compare l’ordinateur à …« un lézard qui accède dans des maisons sans l'autorisation des propriétaires et s'introduit forcément dans la vie de quiconque se lance sur la voix du développement». Et si « tout manque pour l'éducation », comme le dit Maiga du Mouvement Alternatif Africain, « ce n'est pas une raison de ne pas évoquer la question de l'informatique, elle est capitale. » Aujourd’hui avec l’ordinateur, hier via la télévision ou la radio, la tentation de trouver des solutions « technologiques » aux défaillances du système éducatif en Afrique existe depuis des années, rappelle le professeur Jacques Wallet. « La télévision éducative nigérienne existait avant que la télévision publique n’émette », explique ce spécialiste de la question qui coordonne un réseau de 450 chercheurs à travers le monde sur cette problématique, le Resafad. Pourtant, la question n’a pas trouvé de réponse simple et les plus grands projets assortis des budgets les plus conséquents n’ont parfois rien donné.

   Ces échecs financiers ne sont pas passés inaperçus dans des pays où le seul fait d’envoyer les enfants à l’école relève parfois du défi. Cultivateur au Cameroun, Michel « refuse qu'on continue à se faire des sous sur son dos sous le prétexte de le faire entrer dans la "e-modernité" par la grande porte du petit écran fascinant des ordinateurs ». Cette question du « détournement » des fonds alloués à l’introduction des TIC a également été posée par Atsu, jeune Togolais résidant à Dakar. Didier Oillo est en charge des innovations via les nouvelles technologies dans l’enseignement au sein de l’Agence Universitaire de la Francophonie, il lui a répondu.


   Jusqu’à quel point les programmes de soutien aux nouvelles technologies relèvent-ils de la théorie dans l’enseignement supérieur ? Autrement dit, y-a-t-il des ordinateurs dans les amphithéâtres en Afrique ? La réponse de Didier Oillo.

Pas de données officielles sur la question

Pour essayer de trouver des données chiffrées, nous nous sommes adressés à l’Unesco. Virginie Torrens y travaille en tant que responsable des "TIC" au Bureau Régional de l’Education pour l’Afrique (BREDA)

Virginie Torrens

Responsable des Technologies de l'information et de la communication pour la BREDA

« Je ne veux pas m'aventurer dans les données chiffrées mais il y a un fort pourcentage de gens qui vont dans des cybercafés. »
   Pourtant, même installés au sein des campus universitaires, les cyber cafés ne répondent pas à la demande : « sept ordinateurs payants », c’est ce dont dispose Aboubacar... avec « les 8 600 autres étudiants guinéens de son université.» Qu’importe, depuis Madagascar, Jean-Loup nous écrivait il y a quelques jours qu’en tant qu’enseignant il avait « pris l'option d'enseigner et de transmettre les informations à travers le net et, oh joie ! … grâce au cybercafé de la ville, mes étudiants (120 au total) ont pu recevoir de la documentation et les préalables conceptuels et théoriques pour mon cours d'organisation d'entreprises. »

La fracture énergétique, une réalité incontournable

   « Je pense que votre nouveau thème de discussion repasse sur certains aspects déjà évoqués lors de la discussion sur le Prix de l’internet en Afrique », remarque Abani depuis Le Niger. C’est vrai. Impossible de parler d’ordinateur à l’école sans évoquer certains problèmes majeurs et récurrents que Blaise résume dans un message venu du Burundi : « D'abord, l'électricité permanente touche moins de 10 % de la population en général, le groupe électrogène capable de faire fonctionner un seul ordinateur consomme par jour 4 fois plus que le salaire journalier d'une famille africaine, les pièces de rechanges pour les TIC sont très chères, importées et piratées, les techniciens informatiques inconscients profitent de l'ignorance africaine des TIC pour taxer les prix d'installation et de réparation très élevés, les réseaux de communication TIC et téléphonique couvrent parfois moins de 1/10 du territoire ».
   Ouf ! Pourtant, il ne s’agit pas d’un coup de colère de la part d'un internaute isolé. Blaise exprime par son courriel l’avis de nombre de participants pour lesquels, comme Philippe, « sauf solution alternative et pour l'instant marginale, l'accès à l'électricité est indispensable. » Or, précise-t-il, non seulement la plupart des écoles du Burkina où il travaille n’ont pas l’électricité mais « les fortes amplitudes grillent nombre de modems et de cartes-mères » des ordinateurs.

Des ordinateurs… dans des salles fermées à clef

   Et puis, au fil de la discussion, les ordinateurs que l’on cherchait apparaissent. A Zinder, au Niger où Abani est professeur, « on a bénéficié d'une salle informatique avec connexion à internet par le PNUD (Programme des Nations unies pour le Développement, ndlr) mais jusqu'a présent on en fait un usage moyen car on n'a pas d'objectifs ou de programmes précis à réaliser ». Assane, qui revient d’un séjour à Dakar affirme que son ancien lycée dispose de « plusieurs salles informatiques mais l'accès pour les élèves reste toujours difficile ». Idem à Gao, au Mali, où Maiga nous décrit des salles fermées et des « machines non installés depuis trois ans ». Voilà une problématique à laquelle on s’attendait moins, celle de ces « salles informatiques neuves dont personne ne peut exploiter les ressources, faute de formation » que l’association Biblio'Brousse , pour laquelle travaille Amandine, met en service au Burkina Faso. Une problématique résumée par le secrétaire exécutif du Fonds Mondial de Solidarité Numérique en ces termes :

Alain Clerc

Secrétaire Général du Fonds Mondial de Solidarité Numérique

« Je pense qu'il serait erroné d'acheter du matériel ici et puis de le" balancer" auprès des populations exclues de la société de l'information. »

   Pourquoi y-a-t-il des ordinateurs non utilisés dans les classes en Afrique ? Pourquoi l'accès à ces salles reste « toujours difficile pour les élèves » pour reprendre l'expression d'Assane ? C’est le sujet du prochain article issu de l’enquête participative en cours sur le forum de l’Atelier des Médias.

                                                                                                                                                                            Source: RFI

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27 mars 2009 5 27 /03 /mars /2009 09:45

    Manque de formation des enseignants, mais aussi parfois manque de motivation de leur part, intérêt des élèves pour des sites internet qui n’ont rien à voir avec leurs études : l’accès à l'ordinateur dans les écoles en Afrique n’est pas sans poser certains problèmes. Problèmes inattendus pour certains, et pourtant incontournables, selon les membres de l’Atelier des Médias qui participent à cette enquête.

    « La disponibilité du matériel informatique : c’est la première chose » qu’a remarquée Assane en retournant en vacances chez lui, à Dakar, pour « donner une semaine de formation aux formateurs dans son ancien lycée Seydina Limamou-Laye de Guediawaye. » La deuxième, c’est que si « le lycée dispose de plusieurs salles informatiques, l'accès pour les élèves reste toujours difficile ». Un paradoxe dans des pays où le matériel est rare, et pourtant : « on entend seulement parler de dons d'ordinateurs alors que les bénéficiaires ne savent pas l'utiliser » explique Atsu, jeune Togolais vivant au Sénégal. « Ce qui revient en fait à donner un livre à un illettré.» Autrement dit par François, qui coordonne les programmes de l’International Institute for Communication and Development ( la coopération néerlandaise) pour le Mali et le Burkina Faso  « une des pensées erronées de beaucoup de bailleurs est qu'en fournissant des ordinateurs (souvent de seconde main), on arrivera à solutionner le problème de l'enseignement en Afrique." Virginie Torrens s’occupe des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) pour l’Education au sein du Bureau de l’Unesco à Dakar. Elle confirme le besoin de formation, dans une perspective de long terme si possible.  

Virginie Torrens

Responsable des Tice au Breda

« Il y a vraiment un souci de formation locale. »

 

   Cette nécessité de mettre l’accent sur la formation, personne ne la nie. Au cours de la première Table Ronde ministérielle africaine sur les TIC pour le développement, l’Education et la Formation à Nairobi en 2007, plusieurs ministres de l’Education cités dans le rapport InfoDev de la Banque Mondiale ont d’ailleurs « décidé que des centaines de milliers d’enseignants doivent être qualifiés en TIC ». L’Agence Universitaire de la Francophonie s’y emploie, mais les besoins dépassent de beaucoup l’offre de formation, selon Didier Oillo, en charge de l’innovation par les TIC dans l’enseignement pour l’AUF.

Didier Oillo

Responsable de l'innovation technologique à l'Agence Universitaire de la Francophonie.

« 2000 personnes formées par an en Afrique subsaharienne, ce n'est rien du tout par rapport aux besoins et à la démographie estudiantine. »


Se former oui, mais avec quelle contrepartie ?

« S’intéresser à la technologie sans s’intéresser aux hommes est un non-sens ». La formule est séduisante mais quand on s’intéresse aux hommes, on rencontre sur le terrain des réticences très « humaines ». Martin est enseignant chercheur à l’université de Kinshasa et nous parle de ces professeurs aux revenus insuffisants qui vendent leur cours sur polycopiés à leurs élèves et ne voient pas du tout l’intérêt d’être formés aux TIC pour les mettre en ligne à la portée de tous.

Martin

Enseignant chercheur à l'université de Kinshasa (RDC)

« Le syllabus est une pratique courante qui équivaut à une source de revenus. »


   Une pratique que François, de l'IICD, connaît au Burkina Faso sous un autre aspect. A la question de savoir si les enseignants qu’il côtoie dans le cadre de ses projets sont tous motivés par la formation aux TIC, il demande à son tour : « quelle serait leur motivation pour s’investir davantage, alors qu’ils sont déjà sous-payés et qu’ils reçoivent de leur point de vue si peu de soutien de l’Etat pour avancer ? Ils préfèrent alors se faire un peu de pain en donnant des cours particuliers après l’école. » Le manque d’incitation financière pour des enseignants souvent mal considérés n’est d'ailleurs pas le seul obstacle à la sensibilisation des enseigants aux TIC en Afrique. Selon Canon qui nous écrit de Madagascar, « les observations de terrain montrent que mêmes des profs formés "ne s'y mettent pas" car il leur faut être à l'aise ; plus à l'aise que les jeunes qu'ils ont en face d'eux. Les ordinateurs sont sous clef comme jadis les livres étaient derrière les vitres des bibliothèques, car tout contenu autre que son cours apparait à un enseignant comme une menace, un risque de délégitimation de son savoir et de son pouvoir. » Or sur ce point, ici peut-être davantage que dans les pays riches, la fracture générationnelle est palpable.

Jacques Wallet

Coordinateur du Réseau Africain d'Enseignement à Distance

« Il y a une vraie fracture numérique entre les adolescents et les adultes. »

 Mais quand les professeurs « se mettent au courant de ce que sont les pratiques de leurs élèves », ils n’en sont parfois que plus décidés à fermer les salles informatiques à clef...

Les sites de stars plutôt que les sites d'enseignement

   Plus à l’aise que leurs aînés avec l’outil informatique, les jeunes d’Afrique francophone en profitent-ils pour enrichir leurs connaissance ? Oui, mais selon Maiga, sur dix élèves qui viennent au télé centre « trois viennent pour des recherches, pour des exposés ou d’autres choses, sinon les sept autres viennent uniquement pour des recherches soit sur un rappeur ou sur un acteur des feuilletons qui passent en ce moment à la télé malienne. ». Et cet attrait pour la musique et les célébrités est la même au Togo puisque selon Ajavon « la majorité (des jeunes) s'intéresse à la musique, aux célébrités du show business (stars de musique, de sport, de cinéma...). Une fine minorité s'intéresse à la recherche estudiantine, scientifique pour combler leurs travaux de recherches scolaires. » Quand il ne s’agit pas de surfer sur des « sites x et d'autres de déviance » contre lesquels Ndoumbé suggère la mise en place « d’un système de protection » au Cameroun où il habite. Car au final, les parents des élèves eux aussi estiment que « l'informatique est source de dérive. Ils pensent que c'est uniquement un outil d’amusement. Ils auraient aussi raison en partie. »

Ordinateur : objet de pouvoir réel, ou supposé

   Connexion aux sites de rencontres, chat, échange de courriels : « la demande des élèves est énorme en matière de création de liens interpersonnels » selon Amandine, la responsable de l’association Biblio’ Brousse qui sillonne le Burkina Faso pour former élèves et enseignants aux TIC. Or ce sont ces pratiques qui conduisent « les responsables à restreindre l’accès à internet. Il faut changer la mentalité des élèves » plaide Assane. Mais qui peut le faire ? « Ces vieux moribonds du paléolithique qui s’en tiennent à leurs vieilleries » ainsi qu’Ajavon décrit les enseignants dans son message ? Et d’ailleurs, les enseignants âgés sont-ils effectivement les plus réfractaires à l’innovation par les TICE ? « Très loin de là » lui répond Amandine car, dit-elle, les « vieux professeurs ont l'amour de leur métier (ce pourquoi ils sont toujours là) qui les pousse à toujours aller vers plus de connaissances pour améliorer leurs cours, tandis que beaucoup de jeunes professeurs enseignent par dépit et ont une certaine aigreur par rapport à leur situation qui les pousse à s'opposer à toute forme de progression collective. Ce type de professeurs met beaucoup d'énergie pour que les élèves ne puissent pas accéder aux ordinateurs au sein des lycées. » Et de préciser que la seule condition à l’ouverture d’une salle informatique, une fois tout le monde formé par son association, c’est que les élèves puissent y accéder. « Dans certains lycées, les professeurs ont refusé. La salle n'a pas été installée. » Car, poursuit Amandine, « l'ordinateur dans le lycée au Burkina (mais je suppose dans d'autres endroits également) est devenu, par sa rareté et l'intérêt qu'il suscite, un fort outil de pouvoir, à un niveau que l'on a du mal à imaginer, notamment dans les relations entre professeurs et élèves, membres de l'administration et professeurs.» « Raison de plus pour inscrire la machine au cœur de projets pédagogiques », conclut-elle.

   Avec des contenus adaptés au public de chaque pays. Lesquels ? Le tableau blanc interactif (TBI) avec une réserve de contenus accessibles sans l’internet est-il une voie intéressante ? Ce sera le prochain article issu de la discussion en cours sur le site de l’Atelier des Médias : Afrique : y-a-t-il un ordinateur dans la classe ?

Merci à l'association Biblio'Brousse et à l'association Yam Pukri d'avoir mis leurs photos à notre disposition.

                                                                                                                                                                        Source: RFI

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27 mars 2009 5 27 /03 /mars /2009 09:40

   Et si il y avait un ordinateur dans la classe  et que les enseignants étaient formés pour s’en servir avec les élèves, qu’est-ce que cela changerait ? Et quand on n’a pas de connexion internet, un ordinateur ça sert encore à quelque chose ? Deux questions auxquelles vous répondez dans cet article. Questions à laquelle Christian depuis Yaoundé au Cameroun ajoute celle, plutôt polémique, du Tableau Blanc Interactif. Retrouvez toutes les contributions à cette discussion sur le forum de l’Atelier des Médias

    On dit qu’une image vaut parfois bien des discours... Celle que vous voyez au-dessus de cet article a été prise à Kilembwe, dans le Sud-Kivu, en République Démocratique du Congo. Un témoignage iconographique en quelque sorte que nous a fait parvenir Patient avec cette seule question : « Comment peut-on apprendre l'ordinateur dans cette classe de lycée ? ». Cette question, à ce stade de l’enquête, nous nous devions de la poser. Depuis le Maroc, Abd Elfetah  nous la soumet en décrivant « nos écoles (qui) sont encore à l'âge de craie »…Une jolie expression pour une vraie question : peut-on parler d’ordinateur alors que les classes en Afrique sont surchargées, les enseignants et les élèves privés de tout, les étudiants tiraillés par la faim ? La réponse ou plutôt les réponses, c’est vous qui les avez données, et on commence par celle d’Abdellatif, marocain lui-aussi.

Au Maroc, tableau noir ou programme multimédia

  Abdellatif est enseignant. Passionné par les TICE(1), il a tenté sa chance lors d’un concours annuel organisé par son ministère de l’éducation nationale sur « la production de supports didactiques multimédia ». Son projet, l’apprentissage de la langue Amazighe (le berbère) avec des images, de l’animation, de la musique et « quelques techniques pédagogiques, comme les questionnaires à choix multiple, la comptine ...etc. » lui a valu d’être lauréat de l’édition 2006 du concours. Mais ce qu’il en retient surtout, c’est l’impact sur l’efficacité de son métier d’enseignant avec « plus d’autonomie pour les élèves, une meilleure évaluation de leurs progrès, une plus grande motivation de la classe via le caractère ludique des programmes ». Abd Elfetah et Abdellatif vivent dans le même pays et tandis que le premier travaille la craie à la main, l’autre conçoit des programmes multimédia. Un exemple parmi d’autres des disparités énormes constatées au sein d’un même pays parfois …et souvent d’un pays à l’autre. Mais au delà des différences, les points communs sur l’intérêt d’avoir un ordinateur dans sa classe demeurent. Le premier d’entre eux étant l’accès à une documentation actualisée, même sans connexion internet.

Surtout n’envoyez pas de livres !

   Accéder à des contenus quand « les bibliothèques sur place sont pauvres en documents » est un des premiers atouts de l’ordinateur selon vos témoignages. Et quand on peut disposer de programmes pédagogiques qui ne datent pas de « 1980 pour un cours en vigueur en 2006 » comme Blaise l’a expérimenté avec son Professeur d’économie au Burundi, c’est encore mieux. C’est l’objectif initial d’Accesmad. Fondée pour pallier le manque de documentation scientifique accessible à Madagascar et par là-même la quasi désertion par les élèves des filières scientifiques au baccalauréat, l’association de Jacques-Marie Perrier avait pour but initial de fonder une médiathèque. « Pas de livres s’il vous plait ! » leur a demandé un directeur de lycée, anticipant la pénurie de manuels par rapport au nombre d’élèves concernés, la gestion des prêts, la fragilité du papier, la péremption des contenus… « De toutes façons, le transport couterait trop cher », selon Accesmad qui pensait tout simplement télécharger des contenus de cours via internet pour remplir sa médiathèque électronique. « Là, on a beaucoup tâtonné » avoue Jacques-Marie Perrier, « avec une connexion excessivement lente, des problèmes de coupures d’électricité… » Bref, cinq ans après, les cours de physique-chimie, de sciences naturelles, de la seconde à la terminale sont accessibles « en local » (les informations sont contenues dans la mémoire des ordinateurs) dans 38 lycées publics malgaches. Des informations que l’on peut actualiser soi-même, s’il y a une connexion internet. Et les filières scientifiques remportent un tel succès auprès des élèves que les professeurs manquent pour satisfaire les besoins ! Mais si ce projet a été fondé sur l’usage de l’ordinateur, il a été monté sur place avec les enseignants qui ont été formés pour cela. Le tableau blanc interactif, lui, est un outil inédit même dans les salles de classe des pays riches.


Le tableau blanc interactif, ordinateur collectif

  C’est une sorte d’ordinateur collectif avec un écran où chacun peut écrire comme sur un tableau noir sauf que la machine contient la réponse à la question posée avec tous les documents possibles pour illustrer le cours. Selon Christian, ce Tableau Blanc Interactif, dont il a été souvent question notamment lors de la conférence sur la solidarité numérique en novembre dernier à Lyon, « va révolutionner l'éducation en Afrique » C’est aussi l’avis de Gabriel Cohn-Bendit. Président fondateur du Réseau Education pour Tous en Afrique, il ne tarit pas d’éloge sur cet outil, beaucoup plus intéressant qu’un ordinateur selon lui en ce qu’il est collectif et ludique

Gabriel Cohn-Bendit

Président et fondateur du réseau éducation pour tous en Afrique (Repta)

« C'est un tableau interactif dans lequel on peut projeter des choses qui sont dans l'ordinateur et on peut en mettre en partant du tableau, en écrivant dessus. »
   Une machine qui donne la bonne réponse à la place du professeur ? Pour Gabriel Cohn-Bendit, ce peut être le moyen d’améliorer la formation des enseignants en Afrique dont on sait qu’elle (aussi) manque de moyens. Pour Marc en revanche, si l’on n’y prend pas garde, c’est surtout prendre le risque « dans l'euphorie de l'utilisation de nouvelles technologies (…) d’ignorer certaines missions du maître, pilier de la formation de l'enfant. Car il ne s'agit pas, dit-il, d'accumuler dans la tête de nos enfants, n'importe quelles informations contenues dans les serveurs du monde entier » Témoignage conforté par la contribution de François, coordinateur de projets éducatifs au Burkina Faso et au Mali pour l’IICD ( la coopération néerlandaise) : « L'approche Tableaux Blancs Interactifs pour l'Afrique n'est en soi pas une mauvaise initiative, dit-il,mais les systèmes éducatifs en Afrique sont-ils suffisamment prêts pour réellement intégrer un outil pareil ? En dehors du problème des infrastructures et des coûts, le deuxième défi non moins fondamental est celui du changement des approches/mentalités pédagogiques. » Ces critiques sont intervenues après que nous ayons interrogé Gabriel Cohn-Bendit et mis son interview en ligne sur le site de l’Atelier des médias. Nous n’avons donc pas pu lui soumettre. Il a répondu en revanche à d’autres critiques sur cet outil qui fait couler beaucoup d’encre et passe parfois pour une « idée du Nord » comme l’affirme Blaise  depuis le Burundi qui prête à notre invité « des idées ambitieuses et fausses sur l'Afrique » qui finiront « comme d’habitude dans des séminaires pour intellectuels et n’atteindront jamais leur public cible » Pourtant, répond le Repta, les contenus de ces ordinateurs d’un genre nouveau sont pour une fois des documents issus des pays africains et édités en langue locale.

Gabriel Cohn-Bendit

« Toutes les technologies, si elles sont bonnes je veux que les plus démunis en profitent. »
   Réponse de Blaise : « Je lui conseille de lancer le projet, le financer, le mettre en œuvre, faire le suivi-évaluation et allouer les intérêts au bénéficiaires. » Et c’est justement ce que prévoyait le Repta au moment où nous l’avons joint par téléphone. Gabriel Cohn-Bendit se préparait en effet à partir au Burkina Faso, en mission de reconnaissance, un voyage dont nous avons eu des échos incidemment …via une des membres de l’Atelier des Médias ! Marino est professeur de Français Langue Etrangère en Italie et correspond grâce à internet avec d’autres écoles dans le monde. C’est elle qui nous a raconté comment l’association avec laquelle travaille Alassane au Burkina Faso avait pu bénéficier grâce au Repta d’un accès au Tableau Blanc Interactif, une « arme précieuse de lutte conte l’ignorance et de promotion de l’éducation » selon Alassane. Une arme hors de portée de la plupart des écoles mais dont Gabriel Cohn-Bendit prévoit que le prix va baisser.

Gabriel Cohn-Bendit

« Les coûts vont énormément baisser comme pour les téléphones portables. »
   Tableau blanc interactif, ordinateur, internet, pour les élèves, c’est aussi la possibilité de découvrir d’autres horizons, qu’ils soient africains, français ou italiens comme ceux de Marino qui voudraient ajouter, dit-elle,    « combien cela leur apporte de se confronter par le biais d'un ordinateur et d'une langue commune (le français) et de se découvrir si proches... » Quand l’ordinateur abolit les distances, et permet aussi de suivre des cours au Québec ou en France en restant dans son pays d’origine...Ce sera le prochain volet de notre enquête participative. En marge de cet article, vous trouverez une version plus longue de l’interview de Gabriel Cohn-Bendit sur le Tableau Blanc Interactif. Enfin, merci à ceux qui nous ont envoyé les photos qui illustrent cet article. N’hésitez pas à en envoyer d’autres, nous essaierons de les publier en même temps que vos témoignages.

                                                                                                                                                                                  Source: RFI

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27 mars 2009 5 27 /03 /mars /2009 09:33

La place de l’ordinateur à l’école en Afrique ? Le sujet est à l’évidence trop vaste pour être traité en quelques articles, même inspirés d'une enquête participative riche de plus de 230 témoignages. Il nous faut pourtant clore cette discussion. De « l’ordinateur à 100 dollars » à la question du prix des logiciels en passant par le problème de la maintenance informatique, retour pour ce dernier article sur tous ces points que vous avez soulignés. Avec, en guise de conclusion quand même, un éclairage inédit sur l’impact de l’ordinateur dans l’apprentissage des enfants. Une expérience menée en Inde par le Laboratoire d’action contre la pauvreté du MIT (1)

« L’ordinateur à 100 dollars » pour les enfants des pays pauvres ?

  Dès le début de la discussion, c’est vous qui en avez parlé. Pour Sia, du Burkina Faso, c’est la « grande promesse » de la Fondation OLPC (« One Lap top per Child », autrement dit « un ordinateur portable par enfant »). Véritable « défi de civilisation » selon Djibirine, (Togo), le projet lancé par l’informaticien américain Nicolas Negroponte a déjà fait couler beaucoup d’encre et suscité de nombreuses interviews y compris dans l’Atelier des Médias… Au point que beaucoup d’entre vous, comme Bertrand, de Lomé, qui voudrait « plusieurs ordinateurs de ce type pour améliorer les enseignements qu’il donne aux enfants de son quartier » se demandent aujourd’hui : « Comment dois-je procéder ? ». L’ordinateur à 100 dollars, qui en coûte en fait près de 200,  comme nous l’explique Lionel Laské d’OLPC France (voir audio ci-dessous) suscite toujours beaucoup d’espoir. L’annonce de « la réduction drastique » des effectifs et des moyens de la fondation début 2009 a d’ailleurs été immédiatement répercutée sur le forum de la discussion. Pourquoi alors ne pas avoir traité plus en profondeur la question de l’ordinateur à 100 dollars ? Sans doute parce que le projet suscite – aussi- beaucoup de réserves au sein du monde éducatif. En résumé, le principal reproche fait au projet OLPC est qu’il fait la part trop belle à la technologie (Google et le fabricant de microprocesseurs AMD font partie de son Conseil d’administration nous dit Lionel Laské dans l'interview). Or, si la machine peut être un soutien, elle ne garantit pas forcément de meilleurs résultats dans l’apprentissage (voir à ce sujet l’entretien avec Hélène Giacolbino sur l’expérience indienne). Cet argument, vous l’avez vous aussi développé et nous l’avons repris dans les articles de cette enquête. Faire la promotion de « l’ordinateur à 100 dollars » dans ce contexte n’aurait pas été très logique. Pour autant, le projet de la Fondation OLPC a le mérite selon François Laureys de l’IICD (la coopération néerlandaise) de poser concrètement la question du prix du matériel neuf. Sur ce point et sur l’avenir de l’OLPC nous avons joint le président d’OLPC France Lionel Laské

Lionel Laské

Président de la fondation OLPC France (One Laptop Per Child)

« L'ordinateur annoncé à 100 $ coûte en réalité 188 $ mais l'idée c'est qu'il puisse y avoir un financement autre pour l'acquisition de ce matériel éducatif. »

La « facture numérique »

Si le projet OLPC ne fait pas l’unanimité, le sujet de la « facture numérique » comme l’appelle Mombo, lui, revient systématiquement dans vos interventions et dépasse le seul problème du prix des machines. « Un ordinateur, c'est bien » nous écrit Ajavon de Lomé, au Togo, « mais un ordinateur est une suite de programmes et ces programmes sont encore assez inaccessibles sur le vieux continent.(…). Vous prenez un logiciel de gestion financière comme "ciel compta" …Cela vaut plus de 150 euros ». Ici, c’est tout le débat du « logiciel propriétaire » contre le « logiciel libre » qui s’invite dans la discussion. Depuis Libreville, Mombo nous explique ainsi que « les logiciels libres, sont gratuits, accessibles à tous sur l'internet, il suffit seulement de les télécharger, comme Linux. Malheureusement, en Afrique, ce sont les logiciels onéreux qui se perfectionnent d’année en année, c’est Windows qui est en vogue. » « Oui, tout à fait d'accord », lui répond Laurent, « il faut absolument baisser le coût de l'informatique en évitant d'acheter du matériel tous les 4 ans et en payant des licences. C'est ce que nous proposons et on arrive à des solutions vraiment pas chères ». Inutile de dire que nous avons relancé Laurent sur ces « solutions vraiment pas chères ». Réponse : « En fait le concept est assez simple : il n'y a plus aucune donnée sur le PC (poste de travail) et celui-ci ne sert qu'à afficher le "travail" qui est fait sur un gros ordinateur central (un serveur). Cela permet de travailler avec toutes ses données (fond d'écran, applications, fichiers, ...) depuis n'importe où puisqu'elles sont centralisées. Cette solution a été mise au point pendant 4 ans et uniquement avec des logiciels open source (dont le code est accessible à tous et qui sont gratuits ndlr). Donc pas de licences à payer, pas de matériel récent à acheter (sauf l'ordinateur central) et on arrive à des solutions vraiment pas chères et qui permettent de valoriser les déchets informatiques (2). Si quelqu'un souhaite tester c'est gratuit, il suffit de remplir ce formulaire ...
« Quand j'ai ouvert la chambre de cartouche, elle était "pourrie" par manque d'utilisation »

   Autre dépense incontournable quand on parle de matériel informatique en Afrique : la maintenance. Les ordinateurs donnés ou achetés à bas prix sont en effet souvent du matériel d’occasion or, en l’absence de compétences sur place pour réparer ces matériels, on en arrive à des situations absurdes comme celle qu’a vécue Blaise : « Pour la moindre panne, les gestionnaires recherchent des financements auprès des ONG. S'il n'y a pas de financement de la panne les salles restent fermées. Parfois ces pannes sont banales. Dans un lycée de la province Kayanza au Burundi ils m'ont dit que leur imprimante ne fonctionnait pas depuis 10 ans, qu'ils n'avaient pas eu des frais pour la réparer. Quand j'ai ouvert la chambre de cartouche, il y avait une cartouche pourrie par manque d'utilisation ». Autrement dit par Ajavon depuis Lomé, « l'Afrique n'a pas besoin à mon avis des ordinateurs qui la polluent, mais des ordinateurs qui sauront redresser son économie et faire valoriser son potentiel intellectuel.» Et même quand les ordinateurs sont neufs, « les coûts de maintenance du matériel informatique (…) sont souvent élevés et amènent des cybers et des salles et centres informatiques à se retrouver avec pléthore de hardware inutile ! » regrette Ephrem depuis le Bénin.

Formateur informatique propose ses services gratuitement

  Enfin, parmi les choses dont on n’a pas parlé, il y a tous ces retours d’expériences réussies. Celle de Gabriel qui a implanté « un centre informatique à 180 kms de Bukavu précisément Kamituga où tout le monde voulait non seulement voir et toucher l'ordinateur, mais aussi apprendre, car pour la plupart des gens c'était la première fois qu’ils voyaient l'ordinateur. Après trois mois de formation nous venons de remettre les brevets à 18 lauréats ». Ousmane, au Niger, raconte comment « la Sœur-directrice Geneviève Essi Sokpor a monté des cours informatiques sans aucune aide extérieure. Depuis octobre 2008 les classes de CE2, CM1 et CM2 suivent une heure de cours d’informatique par semaine, tous les enseignants de l’école suivent une formation d’initiation à l’informatique ». Selon lui, « c’est juste une question de volonté ». Une proposition de service pour conclure. Celle de Said Omar, Comorien de 25 ans, formateur en informatique. « Je propose que l’on fasse une sorte de partage de connaissances de façon bénévole. C'est-à-dire qu’une organisation, association ou une personne paye le billet et le logement,disons une ou deux mois ou plus si c’est possible, à des formateurs pour aller dans un pays comme la Guinée, le Sénégal, pour aller leur porter secours. Moyennant comme salaire zéro franc. En ce qui me concerne, je suis disponible pour deux mois pour cette idée » conclut-il.

L'ordinateur, efficace pour apprendre en maths, pas en langue 

On le voit bien, la question initiale « Y-a-t-il un ordinateur dans la classe » était le prétexte à une discussion plus large sur la place de l’informatique dans l’enseignement en Afrique. Sur la question de l’apport de ces technologies dans les processus d’apprentissage, une enquête inédite a été menée par le Laboratoire d’action contre la pauvreté, autrement appelé J-Pal. Ce réseau international de chercheurs mène des expérimentations concrètes sur les projets de réduction de la pauvreté. Dans le domaine de l’éducation, des résultats intéressants ont été mis à jour en Inde sur l’impact de l’ordinateur à l’école, comme l'explique Hélène Giacobino, directrice du développement pour J-Pal Europe

Hélène Giacobino

Directrice du développement de J-Pal Europe

« Le laboratoire J-Pal a pour objectif d'évaluer l'impact de programmes de lutte contre la pauvreté, afin de vérifier quel programme est le plus efficace dans tel ou tel domaine notamment dans l'Education... L'intérêt de ce type d'évaluation est très important. Une étude comme ça évite beaucoup de discussion sur des sujets qui sont plus politiques par exemple, donc ça permet de rapprocher des gens qui au départ ont des opinions différentes parce qu'ils peuvent constater des résultats rigoureux. »

   Mais si l’ordinateur n’est pas indispensable pour apprendre à l’école, ne pas savoir s’en servir dès le plus jeune âge, c’est la certitude d’être coupé du reste du monde. C'est bien ce que l’on appelle la fracture numérique.

   Nous continuons de travailler sur un diaporama sur le sujet de cette enquête avec vos photos. Il vous sera proposé dès que la banque d'images sera suffisamment fournie pour une synthèse en images de qualité. Merci à Sylvestre de Burkina-NTIC de nous avoir fait découvrir les tableaux de Kabré. Vous pouvez retrouvez toutes les contributions à l’enquête participative : Afrique y-a-t-il un ordinateur dans la classe sur le site de l’Atelier des Médias. Vous pouvez aussi venir y proposer de nouveaux sujets d’enquête.

  (1) Fondé en 2003 au MIT (Massachusetts Institute of Technology), J-PAL, réseau de chercheurs, compte depuis 2007 deux antennes régionales en Europe et en Inde. Dirigée par Esther Duflo, également Professeur au Collège de France, ce réseau tente d'évaluer, par l'expérimentation, l'efficacité des politiques sociales dans les pays pauvres. (2) Ecoutez l'interview de Laurent Alliod dans l'Atelier des Médias.

                                                                                                                                                                                     Source: RFI

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23 mars 2009 1 23 /03 /mars /2009 11:02

 

   En Afrique, le boom de la téléphonie est devenu une source de croissance, de développement économique et social. Mais, faute de réseaux terrestres suffisants, c'est la technologie satellitaire ou hertzienne qui a prévalu, pour le téléphone comme pour l'Internet. Le projet New Drawn Satellite de la BAD (la Banque africaine de Développement) répond à cette forte demande en services de télécommunications en Afrique, visant à étendre les réseaux des opérateurs de téléphonie mobile aux régions peu ou mal desservies, à connecter les entreprises et les zones rurales et à stimuler le développement socio-économique.


   L’exploitation commerciale commencera, en début d'année 2011, pour la fourniture de services de téléphonie mobile et de diffusion de télévision sur l'ensemble du continent africain. Pour la BAD, il s'agit de continuer à soutenir le développement des technologies de l'information sur le continent africain. La banque a déjà injecté 14,5 millions de dollars soit 11,3 millions d'euros dans le projet EASSy pour la construction et l’exploitation d’un câble sous-marin à fibre optique le long de la côte est de l’Afrique.



Partant de Durban en Afrique du Sud, ce câble sous-marin de télécommunications à bande large traversera l'océan Indien sur 9.900 kilomètres jusqu'à sa destination finale, Port Soudan. Le câble sous-marin d'Afrique de l'Est, EASSy en anglais, fournira, entre autres, des connexions Internet permettant de transmettre des informations à une vitesse jusqu'à 40 fois supérieure à celle des connexions par ligne téléphonique. Il connectera l'Afrique du Sud, le Mozambique, Madagascar, la Tanzanie, le Kenya, la Somalie, Djibouti et le Soudan. Treize autres pays limitrophes devraient en bénéficier : le Botswana, le Burundi, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, le Tchad, l'Ethiopie, le Lesotho, le Malawi, le Rwanda, le Swaziland, l'Ouganda, la Zambie et le Zimbabwe. 

Du surf à grande vitesse et des images en haute définition sur le continent, une Afrique qui ne sera plus exclue de la révolution numérique mondiale.

                                                                                                                                                                       Source: RFI
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23 mars 2009 1 23 /03 /mars /2009 10:59

 

Tout commence en mars 1989 au CERN, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire. Le chercheur britannique Tim Berners-Lee, utilisateur de CERNET (réseau du CERN) devient le père du Web. En janvier 1995, il crée le Consortium international W3C pour amener le World Wide Web au maximum de son potentiel en développant des protocoles communs qui encouragent son évolution et assurent son utilisation générale.



Pour retrouver le premier site du web : 
http://info.cern.ch/

 

                                                                                                                                                                           Source: RFI
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23 mars 2009 1 23 /03 /mars /2009 10:56


Question préliminaire, un nom de domaine c’est quoi ? C’est une « adresse »  qui permet de retrouver facilement un site Internet.


Le nom de domaine est constitué de plusieurs éléments : le nom de votre entreprise ou de votre activité par exemple RFI, puis par une extension ou suffixe séparée du nom par un point. ex : .fr L'ensemble formant le nom de domaine, ex : rfi.fr et enfin l’adresse Internet est précédée par les trois W qui signifient World Wide Web, la toile mondiale.
Mais revenons à notre cybersquattage : pratique abusive consistant à enregistrer un nom de domaine Internet dans l'unique but de le revendre, en faisant un profit naturellement. Une des transactions les plus spectaculaires a porté sur le nom de domaine wallstreet.com, enregistré en 1994 pour 70 dollars et vendu un million cinq ans plus tard.


Dans la famille du cybersquatting, on remarque le typosquatting qui consiste à enregistrer des noms de domaine avec une faute de frappe (par exemple rfii.fr). Certains sites enregistrent ainsi eux-mêmes des noms de domaine pour éviter de se les faire voler (gogole.com pour google.com par exemple). En 2008, le nombre de plaintes pour usurpation de nom de domaine a fait une progression de 8% par rapport à 2007, a précisé l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) alors que l’Icann, le gestionnaire mondial de l'internet, s'apprête à lancer de nouvelles extensions pour les adresses internet comme .net, .com, .fr, et bientôt tout le monde devrait pouvoir créer sa propre extension, point Desaunay si ça me chante.
« Le lancement d'un nombre potentiellement élevé de nouvelles extensions soulève des questions majeures pour les titulaires de droits comme pour tous les utilisateurs de l'internet », s'est alarmé le directeur général de l'OMPI, dans un communiqué, redoutant une vague de cybersquatting sans précédent.

                                                                                                                                        Source: RFI


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13 mars 2009 5 13 /03 /mars /2009 12:50
   
     
     
     
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13 mars 2009 5 13 /03 /mars /2009 11:55

Monsieur Sidiki Ibrahima  TOURE

Ingénieur Informaticien.

Email : sitoure@yahoo.fr

          sitoure@gmail.com

CELL: (00223) 66 81 42 00

         (00223) 76 39 40 94

Chef de la gestion du parc informatique de l’ORTM

BAMAKO – MALI

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13 mars 2009 5 13 /03 /mars /2009 11:52

CHEF DU CENTRE NATIONAL DES RESSOURCES TIC  A L’AGENCE DES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION (AGETIC) (de sa création en 2005 à 2007).

Ce centre est chargé de

   -  Harmonisation et suivi de l’ensemble des initiatives des Projets TIC des Partenaires au Mali

   - Mise à jour de la base des données TIC au Mali,

  - Formation des bénéficiaires, des gestionnaires et des techniciens,

  - Réalisation des infrastructures TIC et la maintenance des équipements,

  - Construction et mise à jour d’une base de données des différents projets et sites potentiels.

  - Formateur en Réseaux et Internet des cadres de l’administration dans le programme

      de formation des cadres de l’administration aux TIC par l’AGETIC.

 

En ma qualité de chef de ce centre j’ai participé en tant que Représentant de l’AGETIC  aux projets suivants :

 

Programme d’Appui à la Reforma Administrative et à la Décentralisation (PARAD) piloté par le Commissariat au Développement Institutionnel (CDI).

Ce programme est chargé de la mise en œuvre de la politique de modernisation de l’administration et de la déconcentration et de la décentralisation des services publics avec le suivi des indicateurs d’évaluation en partenariat avec l’Union Européenne (UE).

Le suivi et la mise en œuvre du PARAD ont assurés par :

A. Le dispositif Institutionnel ;

B. les mécanismes et les instruments.

A. Dispositif Institutionnel :

Ce dispositif s’articule en :

Maîtrises conventionnelles

Ainsi dénommées par ce qu’elles sont identifiées par la Convention de financement.

- Maître d’ouvrage : l’ordonnateur National (CONFED auprès du Ministère des Affaires Etrangères) ;

- Maître d’ouvrage : le MFPRERI (pour le PDI) le MATCL (pour l’appui à la décentralisation).

Agents de mise en œuvre :

- Agents d’exécution principaux, au titre desquels sont inscrits dans le budget de l’Etat les crédits PARAD : le MFPRERI (CDI, DNFPP), le MATCL (DNI, DCNT, ANICT), l’AGETIC ;

Agents d’exécution secondaires : tous ministères en exécution directe et/ou par l’intermédiaire des points focaux ;

Agents d’exécution budgétaire et financière : la DGB.

 

Organes de pilotage, de coordination et de suivi

Les organes spécifiques en charge de ces missions sont :

1. Dispositif PARAD :

- le Comité de Pilotage (Présidence alternée CDI, DNCT. Membres : CDI, DNCT, ANICT, AMM, ACCRM, HCC, MEF, CSLP, Ministères sectoriels concernés, DCE).

- La revue annuelle.

2. Dispositif PDI :

- Commissariat au Développement Institutionnel (CDI) ;

- Comité de Suivi de la Réforme de l’Etat (CSRE) ;

- Commission de Coordination du Programme de Développement Institutionnel (CCPDI) ;

- Points focaux.

3. Le dispositif décentralisation

Il comprend :

- la Direction nationales des Collectivités Territoriales (DNCT) ;

- le Comité National d’Orientation des appuis techniques aux collectivités territoriales (CNO) ;

- la Cellule de Coordination Nationale des appuis techniques aux collectivités territoriales (CCN) ;

- l’Agence Nationale d’investissement des Collectivités Territoriales (ANICT).

4. le Panel des bailleurs de fonds

Mécanismes et instruments :

De la responsabilité des maîtres d’œuvre délégués

Il s’agit d’élaborer, tenir et actualiser régulièrement les documents et outils suivants :

Documents et outils de prévision (conventionnels, tableaux de bords divers) ;

Documents et outils de suivi et de rapportage (Rapports trimestriels, semestriels et annuels, documents de suivi des indicateurs).

 

PROJET CYBER EDU

L’objectif de ce projet est d’établir des Cyber Espaces dans 10 groupes scolaires et 3 instituts de formation des Maîtres dans les régions de Sikasso, Mopti et du District de Bamako (réseaux locaux de 15 à 30 postes de travail) ; d’assurer une formation initiale de formateurs en informatique (standards ouverts, logiciels libres) et en pédagogie numérique dans quelques domaines tests (Curriculum, le Pédagogie Convergente)

 

PROJET INTRANET DE L’ADMINISTRATION (Intranet Admin)

Ce projet vise à mettre en œuvre progressivement tous les départements Ministériels et services et leurs démembrements dans les régions en développant des contenus et des applications sectorielles.

Il a pour objectif d’utiliser les TIC pour moderniser l’administration malienne en vue d’assurer la transparence, la circulation efficiente de l’information au sein de l’administration et l’égalité d’accès aux informations publiques à tous les citoyens.

 

PROJET CONNEXION DES COMMUNES :(IntraCom)

la connexion à Internet dans un futur proche des 701 communes du Mali (devenues 703 entre temps). Procéder au désenclavement numérique progressif des communes du Mali par l’utilisation des TIC pour la promotion des initiatives locales de développement et l’élaboration ainsi que la mise en œuvre d’un plan d’appropriation des TIC par le plus grand nombre de Maliens (Accès populaire).

 

 CMC UNESCO

Projet de passage à grande échelle des Centres Multimédias Communautaires

Le plan d’opération de passage à grande échelle des CMC signé le 8 novembre 2004 entre le Gouvernement du Mali et l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture ; et de l’accord de gestion passé entre le Gouvernement suisse et l’UNESCO.  Ce projet prévoit l’a mise en place de 20 CMC au Mali

 

PROJET INTERNET A L’ECOLE

Ce projet vise à donner accès à l’Internet aux élèves des Villes de Tombouctou (Lycée Mahamane Alassane HAIDARA), de Mopti (Groupe Scolaire Robert CISSE),  de Sévaré (Lycée de Sévaré) et de Sikasso (Lycée DeMonclos), République du Mali, à travers la mise à disposition d’une infrastructure de niveau international, avec le support d’enseignants maliens formés dans le domaine des nouvelles technologies de l’information (dénommée ci-après « le Projet »). Le Projet servira pour le développement d’une stratégie globale dans le domaine des NTIC pour les pays en développement.

 

SEMINAIRES

Programme d’appui aux sources de Croissance PASC (Juillet 2006) ;

Académie des Langues Africaines (ACALAN) : Valorisation des Langues Nationale (Bamako Juin 2006).

 

 

NOVATECH (Bamako du 7 au 9 novembre 2007)

la Conférence sur l’investissement dans les Technologies de l’Information et de la Communication en Afrique de l’Ouest et du Centre sur l’investissement dans les TIC, NOVATEH 2006, à savoir :

PROEINVEST : Programme de Groupe des Etats ACP et de la Commission Européenne pour la promotion des investissements et le transfert de technologie dans les entreprises des pays ACP ;

CDE : le Centre pour le Développement de l’Entreprise, Institution du groupe des Etats ACP et l’Union Européenne dans le cadre des accords de Cotonou ;

BEI : Banque Européenne d’Investissement, Institution Financière de l’Union Européenne ;

CDEAO : la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest ;

CEMAC : la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale ;

UEMOA : l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine ;

CEEAC : la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale.

 

 

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